Un caban, comme Matthieu.

Eric n’avait pas un beau pantalon mais il avait de belles bottines. J’aurais voulu les mêmes mais elles étaient vendues au rayon enfant garçon et je n’étais pas sûre de réussir à orienter la vendeuse vers ce rayon. En plus elles étaient chères.

J’ai réussi à faire deviner mes envies mais il n’y avait plus ma taille, tout était trop petit. J’ai obtenu une paire de chaussures similaires, moins chères. Elles étaient un peu trop grandes mais comme elles me plaisaient, je les ai prises.

Elles me faisaient les pieds plus grands, c’était bien parce que le pantalon paraissait plus serré. Et les garçons ont les pieds plus grands que les filles.

Martine m’a demandé où j’avais acheté mes chaussures.

J’ai reçu un caban.

J’ai décidé de marcher très droite, il fallait que le sommet de ma tête soit mon point culminant, pas le front comme quand on marche voûté avec le menton en avant. Véronique avait fait de la danse.

Les épaules dégagées, raide et regardant à l’horizon avec mon caban, j’étais un poète romantique qui a l’air de penser quelque chose.